« Cher Christian*,

Sète m’a chaleureusement accueilli, je suis vraiment conquis. Je me sens intégré, quoi que ce mot veuille dire. J’ai beaucoup d’empathie pour les personnes que je rencontre et elles me le rendent bien. Je travaille dur mais ça vient naturellement, je n’ai pas à faire d’efforts particuliers. Même les mauvais jours sont intéressants à différents niveaux, émotionnels et sur le plan de la communication. Mon tempérament de chat sauvage s’épanouit bien ici. Des montagnes russes intenses et pleines d’énergie, des moments parfois intimes et sensibles, d’autres moins puissants mais qui valent quand même la peine.

Même si je pouvais m’en douter, travailler dans un temps aussi court me stresse. Avec tout ce que je veux faire, j’ai l’impression d’avoir une guillotine au-dessus de la tête. C’est comme ça, de l’anxiété mais pas de lamentations. Je suis content, une idée claire de la structure du travail se dessine. Viendra ensuite la réalité des images réalisées et je redoute l’habituel sentiment d’échec. Pour l’instant, je suis totalement obnubilé par mes photographies, je vais me retrouver avec beaucoup de matière, en espérant faire les bons choix parce que je ne peux vraiment pas me rater : je dois faire ma sélection en si peu de temps. »