Le “noble art” a de tous temps inspiré écrivains, cinéastes et photographes. La boxe est en effet intimement liée aux arts et aux artistes, notamment dans la littérature. Oscar Wilde et Jack London, pour ne citer qu’eux, lui ont donné une place importante dans leur vie. Plus qu’une présentation de photographies, c’est l’esthétisme si particulier de ce sport que nous tenterons de décrypter à travers cette exposition-installation.
Parce que ce sport ne peut être résumé à de simples échanges de coup de poings et qu’au-delà des uppercuts et des crochets, la boxe anglaise a beaucoup à dire, beaucoup à montrer.
Nous parlerons de ces hommes qui font vivre la boxe, au travers d’histoires intimes, comme celles de ces boxeurs amateurs et de ces entraîneurs qui consacrent leur vie à ce qui est plus qu’un simple sport pour eux, une philosophie de vie. Nous rencontrerons par exemple le vieil entraîneur d’une modeste salle de la région parisienne que Gilles Favier filme dans un documentaire touchant. Ou encore ces visages contrastés en noir et blanc de boxeurs, hommes et femmes, photographiés par le jeune photographe Loïc Bonnaure dans une salle de Blagnac près de Toulouse.
Nous ne manquerons pas de rendre hommage à ces grands noms qui ont marqué l’histoire de la boxe. À partir de coupures de presse, d’affiches, de couverture de grands magasines, de photos dédicacées, mais aussi de films documentaires, de planches contacts, d’images d’archives, l’exposition montrera Mohamed Ali sous un autre jour, décryptera le match où Mike Tyson arracha l’oreille d’Evander Holyfield, et dressera le portrait original des boxeurs mythiques.
Nous voyagerons du Massachusetts au Kazakhstan, en passant par Las Vegas et la Nouvelle Angleterre, avec le travail documentaire de l’américaine Anne Rearick qui a photographié ce monde qui vit dans l’ombre des spectaculaires combats de boxe professionnelle, en se rendant dans quelques clubs de boxe amateur. Dans un univers dont on ne perçoit à première vue que les turbulences et l’agressivité, la photographe a aussi su saisir des instants en suspension, où semble parfois régner un calme étrange.
Nous ouvrirons une parenthèse vers le freefight en Bulgarie, très inspiré des techniques de boxe, avec le travail en noir et blanc du jeune photographe Vladimir Vasilev. Pour raconter ici aussi des histoires d’hommes. D’humains derrière des poings.
Enfin, la projection du documentaire ”When We Were Kings” de Leon Gast nous plongera dans l’un des moments historiques de ce sport, le combat en 1974 entre Mohammed Ali et George Foreman à Kinshasa dans la République Démocratique du Congo, anciennement appelé Zaïre. Sans oublier “Golden Gloves” de Gilles Groulx, qui dans ce film de 1961 sur le tournoi annuel de la boxe amateur au Québec sanctionnant la valeur de jeunes recrues, nous donnera à voir des images saisissantes sur le profil psychologique de ces jeunes amateurs.