Claudine Doury s’est rendue en Sibérie extrême-orientale pour la première fois en 1991, puis en 1997, afin de témoigner de la vie des peuples natifs sibériens. Voyageant le long des rives du fleuve Amour, elle a parcouru le pays de Nergen à Bogorodskoye en passant par les villages de Boulava et d’Ous-Gour.
Vingt ans plus tard, elle retourne dans la région pour retrouver les familles nanaïs, oultches et nivkhes qu’elle avait rencontrées lors de ses précédents voyages. Elle souhaite ainsi témoigner du passage du temps sur ces familles photographiées alors, mais aussi des mutations à plus grande échelle sur ces populations…
Ce portrait des familles issues des peuples asiatiques natifs de l’Amour permet de redéfinir les contours d’un territoire qui porte les traces de son histoire : la conquête de l’Est en passant par l’arrivée des cosaques et le peuplement russe au cours des siècles, jusqu’à l’actuelle influence de la puissante Chine frontalière sur la géopolitique de la région.
Claudine Doury est lauréate 2017 du prix Marc Ladreit de Lacharrière – Académie des Beaux-arts avec ce projet, ce qui lui a permis de le réaliser.
Claudine est devenue photographe en empruntant les chemins de traverse. Nous nous sommes rencontrés dans une petite agence photo puis au journal Libération où elle officiait comme iconographe, à l’orée des années 80. C’est donc par ce biais détourné qu’elle est arrivée à ses fins, en s’enrichissant tout d’abord du travail des autres jusqu’à pouvoir assouvir elle-même sa passion.
Très vite elle intègre l’agence VU’, vivier de la nouvelle photographie des années 80/90 où, avec l’aide de l’incontournable Christian Caujolle, elle s’affirme comme une grande photographe lauréate entre autres du Prix Niepce en 2004.
Claudine c’est aussi une travailleuse infatigable, perfectionniste au possible. Elle a produit une oeuvre documentaire majeure en ex-URSS, labourant le terrain lors de longs voyages hasardeux où le romantisme de ses pérégrinations lointaines se mêle à une forme d’ethnologie sociale dans laquelle le souci des gens qu’elle photographie est toujours présent.
Le travail de Claudine Doury répond parfaitement à la ligne du Centre photographique documentaire où nous montrons en alternance de la photographie émergente et des auteurs importants de la scène photographique, mais qui indifféremment travaillent toujours sur un temps long, vertu cardinale du style que nous défendons.
Gilles Favier, directeur artistique d’ImageSingulières
LA PHOTOGRAPHE > CLAUDINE DOURY
Claudine Doury est une photographe française née à Blois et basée à Paris. A l’intersection du réel et de la fiction, son travail aborde les notions de mémoire et de transition notamment autour de l’adolescence et du voyage, thématiques centrales de son oeuvre.
En 2017 elle est lauréate d’une commande nationale du Ministère de la Culture et de la Communication sur la jeunesse en France, et reçoit cette même année le Prix Marc Ladreit de Lacharrière – Académie des Beaux-Arts. En 2022, elle est aussi lauréate de la commande du Ministère de la Culture destinée aux photojournalistes. Ses travaux sont régulièrement exposés en France et à l’étranger et ses photographies figurent au sein de prestigieuses collections privées et publiques dont le Fonds National d’Art Contemporain à Meyrin (Suisse), le Musée de la Photographie à Braga, l’Imagerie à Lannion, et la collection Agnès B. Elle a publié 5 ouvrages monographiques dont « Amour » (éd. Chose Commune).
Claudine Doury est représentée par la galerie In Camera à Paris et elle est membre de l’agence Vu.
INFOS PRATIQUES
Gratuit / Tout public
Du mardi au dimanche de 14h à 18h