11 JUIN > 18 JUIL 2015

EDWARD S. CURTIS

INDIENS

C’est l’une des plus fascinantes aventures photographiques de la première moitié du vingtième siècle, qui produisit plus de 50 000 images, sur plaque de verre, dont une partie – 2 500 photographies et 4000 pages de texte tout de même – fut publiée en une somme de vingt volumes sous le titre « The North American Indian ».

Edward Sheriff Curtis, né le 16 février 1868 près de Whitewater et mort le 19 octobre 1952 à Whittier, est LE photographe des Amérindiens de l’Ouest américain et de l’Amérique du Nord et l’un des plus impressionnants exemples d’une photographie documentaire, entre anthropologie, ethnologie, enquête et documentation centrée sur un sujet unique. C’est alors qu’il servait de guide à une équipe d’anthropologues qu’il prit conscience que la population indienne, estimée à plus d’un million d’habitants au XVIIIème siècle, ne représentait plus que 40 000 individus au début du XXème siècle. Alors, de 1907 à 1930, au cours d’au moins 125 voyages, il ne cessa de photographier les différentes tribus, en recherchant toujours celles qui avaient été le moins marquées par leur contact avec d’autres pans de la société. Il rêvait de conserver trace d’une population « pure », tant dans ses traits ethniques que dans ses pratiques traditionnelles dont il avait pleinement conscience qu’elles étaient en danger et en voie de disparition. Raison pour laquelle il ne se contenta pas de photographier, avec une prédilection pour le portrait, les Kwakiutl sur la côte pacifique, les Comanches, les Apaches et les Crees, dans leurs tipis caractéristiques, dans les Grandes Prairies et au pied des Rocheuses, les Hopis, les Pueblos et autres habitants du Sud-Ouest, les Gens-du-Sang, les Blackfeet et les Algonquins dans le Montana : il recueillit et nota leurs récits, leurs traditions, enregistra sur des cylindres de cire leurs chants et leurs contes. Malgré le soutien du président Theodore Roosevelt, Curtis passa probablement au moins autant de temps à parcourir les salons de la côte Est en quête de financement qu’à étudier les indiens dans leurs territoires. En effet, il pensait que tous ses problèmes financiers seraient résolus par John Pierpont Morgan, grand industriel, financier et philanthrope new-yorkais, mais la réalisation de l’encyclopédie dura vingt ans de plus que prévu, et on estime l’investissement total que nécessitèrent la rédaction et la publication de l’œuvre à plus d’un million de dollars.

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